une création franco-marocaine pour les tout-petits qui emmènent leurs parents au spectacle
(Durée : 30 mn)
Un jeune oiseau prend son envol pour la première fois au-dessus d’un lac. Apercevant les poissons sous l’eau, il est pris d’une curiosité immense pour ces animaux sublimes, si différents de lui. Alors qu’il plonge pour les rejoindre, la nuée des oiseaux, sa tribu, le rattrape aussitôt et l’avertit : « Ne va jamais vers ces créatures. Elles ne sont pas de notre monde, nous ne sommes pas du leur. Si tu vas dans leur monde, tu mourras ; tout comme eux mourront s’ils choisissent de venir vers nous. Notre monde les tuera et leur monde te tuera. Nous ne sommes pas faits pour nous rencontrer. » Les années passant, une mélancolie profonde le gagne, observant ces poissons sans pouvoir les atteindre. Par une sublime journée où il se rend au lac pour les admirer, un vertige le saisit : « Je ne peux pas vivre ainsi ma vie durant, dans le manque de ce qui me passionne. Je préfère mourir que de vivre la vie que je mène ». Et il plonge. Mais son amour pour ce qui est différent est si grand, qu’à l’instant même où il traverse la surface de l’eau, des ouïes poussent et il peut respirer. Au milieu des poissons, il dit : « C’est moi, je suis l’un des vôtres, je suis l’oiseau amphibie ». La légende persane de l’oiseau amphibie est porteuse de rêves. Cette histoire de mutation raconte notre époque, notre monde et notre rapport à l’Autre, à l’ennemi, pour ainsi dire.
travailler avec une équipe d’artistes d’origines et cultures différentes nous permet de nous questionner sur nos diversités d’approche de la petite enfance. dans cette démarche d’ouverture nous créons des passerelles. ce processus peut être considéré comme déclencheur d’une attitude visant à accueillir la différence comme une richesse à partager.

Conception, écriture et mise en scène
Zakaria Kassi Lahlou,
Jean-Louis Mercuzot
Univers sonore
Vincent Lebègue
Musique
Jamal Nouman
Scénographie et vidéo
Jean-Louis Mercuzot
Objets en papier
Isabella Keiser,
Jean-Louis Mercuzot
Costumes
Samira El Ghazzal
Construction du dispositif
Boualem Bengueddach
Distribution
Isabella Keiser,
Jamal Nouman
ou Zakaria Kassi Lahlou
Régie
Boualem Bengueddach
le concept scénographique
La scénographie permet les transparences et les transformations, les apparitions et les disparitions. Il n’y a pas de représentations figuratives de personnages ou de formes. « Suggérer, voilà le rêve » disait Paul Valéry. La matière « papier » est le principal élément scénographique. Ce choix s’est avéré très riche et donne des possibilités visuelles, sonores et esthétiques infinies. Il nous plaisait aussi de nous approprier cette matière quasi quotidienne. Cette exploration se partage avec les enfants qui, même tout-petits peuvent s’en emparer et jouer avec.
les sons, les mots, la musique
De la « Lingua Ignota » (langue inconnue) de Hildegard von Bingen en passant par les mouvements de transe des derviches tourneurs et des rythmes Gnaoua du Maroc, le spectacle trouve son langage dans ce qu’il y a de plus particulier et de plus universel dans nos racines et cultures. L’univers marin est suggéré par une composition musicale diffusée de manière immersive, ouvrant ainsi de vastes espaces imaginaires nous permettant de plonger dans les profondeurs aquatiques comme un voyage à l’intérieur de nos propres âmes. La langue, les langues (ici principalement l’arabe et le français) y sont abordées comme une matière, une texture. La musique des mots supplante leur fonction purement sémantique et le sens se construit autrement. Voix, rythmes, sons, bruitages, onomatopées résonnent et se mélangent, créant ainsi une séance acoustique qui introduit le tout-petit au champ du langage.
Un atelier de jeu et d’exploration de la matière scénographique : le papier
Nous proposons en amont du spectacle un atelier qui permet aux enfants de jouer avec le même papier de soie que nous utilisons sur scène. Froisser, défroisser, déchirer, faire voler, faire du vent, entasser, se cacher, faire émerger des formes, paysages, poissons, papillons… Cette matière offre des possibilités de transformation
à l’infini. Ce temps d’exploration permet à l’enfant d’être en miroir, de ressentir par souvenir ce que les artistes vivent sur scène en manipulant le papier de soie.


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